[Pierre Eelsen, président d'Air Inter]

droits Creative Commons - Paternité. Pas d'utilisation commerciale. Pas de modification.
localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0901 FIGRP00045 001
technique 1 photographie négative : noir et blanc ; 36 x 24 mm
historique Pierre Eelsen, délégué général de la Régie Renault, était désigné en juillet 1984 président-directeur général de la compagnie aérienne Air Inter, par le conseil d'administration de l'entreprise. A la tête d'Air Inter, qui employait à l'époque 6800 personnes, il succédait à Marceau Long (1926-2016), nommé le 12 juillet de cette même année, président de la compagnie nationale Air France. Après avoir effectué toute sa carrière dans l'automobile, Pierre Eelsen arrivait à la tête d'Air Inter moins de deux semaines après la fin d'une grève des pilotes portant sur les questions de formation. Entré en 1958 à la Régie Renault où il fit toute sa carrière, sauf trois ans passés à la chambre syndicale automobile, Pierre Eelsen était depuis 1979 délégué général et depuis 1981 membre du comité exécutif de la Régie. Administrateur depuis 1983 de l'E.N.A., il fut également membre du comité économique et social européen et président de l'association nationale des départements d'outre-mer.
historique Au printemps 1988, le trafic d'Air Inter avait été fortement perturbé par la grève du personnel navigant opposé au pilotage à deux de l'Airbus A320. Un conflit qui paraissait d'un autre âge, les pilotes d'Air Inter étant les seuls au monde à avoir réagi de la sorte... Un an après, tout est rentré dans l'ordre. Air Inter possède huit Airbus A320 dans sa flotte et les problèmes de sécurité soulevés par le Syndicat des pilotes de lignes semblent oubliés. L'A320 se pose depuis les premiers mois de l'année 1989 à Satolas. Et il assure en particulier la liaison Lille-Lyon, qui est, avec 180.000 passagers transportés en 1988, la première transversale du réseau. Une ligne a vocation européenne, comme l'a indiqué lors de son passage à Lyon, Pierre Eelsen, le président d'Air Inter, en raison du succès qu'elle remporte auprès de la clientèle belge. Pierre Eelsen a profité de son passage à Lyon pour évoquer l'avenir de sa compagnie. "Nous sommes sur la bonne voie pour retrouver notre compétitivité, a-t-il affirmé. En 1988, nous avons réalisé 148 millions de francs de bénéfice net. Mais on a en revanche perdu près de 200 millions de marge brute d'autofinancement ce qui risque de poser quelques problèmes pour nos investissements futurs..." Car Air Inter s'est engagée comme de nombreuses autres compagnies dans une politique de renouvellement de sa flotte qui va se traduire par un investissement de 1,8 milliard pour la seule année 1989. "Notre objectif est d'investir nous-mêmes en évitant en particulier le leasing, poursuit Pierre Eelsen. On constate en effet que la demande actuelle en avions dans le monde est extravagante. Et il y aura de mauvaises surprises dans quelques années à cause du leasing et de l'endettement considérable de certaines compagnies..." Une sagesse qui pourrait bien éviter quelques déboires à Air Inter. La compagnie "intérieure" avance donc prudemment ses pions. Elle se concentre d'abord sur ce qu'elle sait faire, le trafic hexagonal, qui enregistre une croissance de 14% depuis le début de l'année. Elle lance ensuite quelques têtes de pont à l'étranger avec cinq dessertes régulières ou saisonnières au départ de Paris sur Athènes, Londres, Madrid, Rome et Ibiza. Rien de prévu pour l'instant au départ de Satolas pour une raison que Pierre Eelsen explique : "Il va falloir que la France s'organise pour ne pas avoir des dessertes de l'étranger avec trente escales différentes. Lyon a un rôle important à jouer à ce niveau et comme notre plus petit avion sera bientôt l'Airbus A 320, avec cent soixante-douze sièges, nous aurons besoin d'un trafic significatif. Celui-ci est estimé a 100.000 passagers par an pour ouvrir des lignes sur l'étranger et surtout pour maintenir des tarifs nettement inférieurs a ceux d'autres compagnies présentes sur le réseau inter-européen..." Sur ce plan, la solution passe peut-être aussi par le rôle de plaque tournante joué par Satolas d'où des vols en provenance de villes comme Nantes, Bordeaux ou Lille, pourraient poursuivre leur route en direction de grandes capitales de l'Europe du sud... Source : "Air Inter a repris sa marche en avant" / Ch. D. [Christian Dybich] in Lyon Figaro (cahier saumon), 18 mai 1989, p.17.
note à l'exemplaire Ce reportage photographique contient 10 négatifs.
note bibliographique "Pierre Eelsen, nouveau PDG d'Air Inter" in Le Progrès de Lyon, 20 juillet 1984.

Retour